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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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ceptions; ainsi put être rapidement menée à bien cette tâche immense de la construction et de la décoration de Versailles.
Mais il faut .notis en tenir ici aux travaux des tapissiers. Les lettres patentes de 1667 avaient réglé définitivement l'organisation intérieure de la manufacture placée sous la surveillance immédiate de Colbert. Des privilèges et des exemptions identiques aux avantages accordés par Henri IV aux premiers Flamands arrivés à Paris, étaient concédés aux ouvriers des meubles de la couronne. Soixante apprentis devaient être formés dans les différents ateliers. Après six ans d'étude et quatre ans de travail au service de leurs patrons, ils recevaient le titre de maitre sans autre formalité.
Les ouvriers étaient logés avec leur famille dans les dépendances de l'hôtel ou dans les maisons avoisinantes. Ils formaient ainsi, au milieu de ce quartier isolé, comme une ruche laborieuse, dont tous les membres, vivant dans une sorte de communauté, s'intéressaient vivement à la prospérité de leur maison et à la gloire de la bannière sous laquelle ils étaient enrôlés. U est probable que, dès cette époque, on avait distribué à chaque famille d'artisans, dans les prairies et bois environnants, quelques-uns deces petits jardins qui ont singulièrement contribué, jusqu'à nos jours, à attacher à la manufacture ses habiles tapissiers, en dépit de la modicité des traitements.
Nous passons sur les clauses qui se retrouvent dans tous les actes de même nature. Celui de 1667 se terminait par l'interdiction absolue de faire entrer en France les tapisseries étrangères, sous peine de confiscation et d'amende.
Le mode de payement adopté sous Henri IV fut conservé sous Louis XIV, qui suivit en cela, comme pour tout le reste, les traditions de son aïeul. Les chefs d'atelier étaient à leur compte; le roi leur payait les tapisseries' d'après un tarif établi à l'avance. Les matières premières, soie,. laine, fil d'or et d'argent, comprises sous le terme général d'étoffes, étaient fournies par le roi, qui en retenait la valeur sur le prix des tapisseries achetées par lui. Un laboratoire de teinture, joint aiix ateliers, était dirigé par le Fla-, mand Josse van den Kerchove; on n'y teignait que les laines. Les soies arrivaient prêtes à être employées. Les,chefs d'atelier restaient libres d'accepter les commandes des particuliers. Le salaire des ouvriers était- fixé d'après un .tarif assez compliqué, variant à l'infini, suivant la nature et la difficulté du modèle. Le travail
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